Entretiens d'actualité - 23ème réunion
Programme
- Vincent ASTRESSES. Pologne : Valse (avec) l'Etat de droit
Le 17 décembre 2018, la Cour de justice a appelé la Pologne à suspendre immédiatement l'application des dispositions nationales relatives à l'abaissement de l'âge de départ à la retraite des juges de la Cour suprême. Cette ordonnance (C-619/18 R) donne notamment l'occasion de revenir sur un contentieux ouvert il y a trois ans de cela –le 13 janvier 2016 –par la Commission européenne, bras de fer opposant l'Union européenne à la Pologne sur le respect de l'Etat de droit.
- Junior Golson DOKODO-ZIMA.La pratique actuelle de la démocratie vivante en droit européen.
Analyser l’énigme de la pratique actuelle de la démocratie vivante, c’est l’étudier sous l’angle de la représentation en droit européen. En effet, les systèmes politiques européens contemporains, bien que différents sur de nombreux points, sont tous constitués de gouvernements au sein desquels les décisions sont prises par des représentants sélectionnés au moyen de diverses procédures dont la plus courante est l’élection, c’est-à-dire la pratique actuelle de la démocratie vivante. C’est pourquoi, les différents dénonciateurs de la démocratie vivante viennent étayer ces théories tels que l’augmentation de l’abstentionnisme durant les périodes électorales, une volatilité́ et une instabilité́ croissante de l’électorat et une baisse des adhésions aux organisations collectives en droit européen.
- Guillaume PINCHARD. Discussion autour de la prise en considération (mais du refus d’un quelconque contrôle d’une réserve) par le juge administratif français
Par son arrêt du 12 octobre 2018, le Conseil d’État français est confronté à la question de la prise en considération par le juge interne (en l’occurrence, le juge administratif) de la réserve française formulée à l’égard de l’article 4 paragraphe 1 du Protocole n°7 à la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales et qui vise à restreindre l’application de la règle non bis in idemaux infractions relevant en droit français de la compétence des tribunaux statuant en matière pénale. Nous nous proposons de revenir brièvement sur les questions que soulèvent une telle décision par laquelle le juge administratif se déclare notamment incompétent pour connaître d’un quelconque contrôle portant sur la réserve, la considérant comme un acte non détachable de la conduite des relations internationales. Nous reviendrons notamment sur les moyens qui permettent au juge d’appréhender une telle déclaration unilatérale, sur l’étendue de son impact au sein de l’ordre juridique interne mais également sur les conséquences d’un refus de contrôle de cet acte international.
- Aurélia DE TONNAC.Réflexions sur l’interdiction de discriminer dans le domaine de l’éducation en droit de l’Union européenne... et sur l’augmentation des frais de scolarité des étudiants étrangers en France.Autour de l’arrêt CJUE, 15 novembre 2018, Maniero, C‑457/17
La directive 2000/43 met en œuvre le principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d'origine ethnique, notamment dans le domaine de l’éducation. Cette extension « inédite » du champ du droit de la non-discrimination de l’Union européenne soulève des questions, étant donné que l’éducation demeure en principe une compétence exclusive des États membres. La Cour de justice a eu l’occasion d’éclairer la portée de cette notion dans l’arrêt Maniero du 15 novembre 2018. Nous proposons de confronter l’analyse de la Cour de justice avec l’annonce du Premier Ministre Edouard Philippe d’augmenter les frais d’inscription pour les étudiants étrangers, provenant de pays tiers à l’Union européenne.
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