Namibie

GANUPT (1989-1990)

Sombre destin que celui du peuple namibien. Placé sous le joug du régime colonial allemand de 1884 à 1915, le Sud-Ouest africain (Namibie) fut ensuite administré par l'Afrique du Sud, en vertu d'un mandat reçu de la Société des Nations. Loin de s'acquitter de la « mission sacrée de civilisation » qu'elle était censée remplir à l'égard du Territoire, l'Afrique du Sud mit progressivement en oeuvre sa politique d'apartheid et son corollaire de mesures administratives et discriminatoires, ce processus ne devant s'achever que soixante-quinze ans plus tard, en 1990, sous les auspices de l'ONU.
La recherche d'un règlement de la question namibienne a suscité un effort diplomatique international sans précédent, nécessitant l'intervention de multiples acteurs, qu'il s'agisse des Nations Unies, de la Cour internationale de Justice, de l'Afrique du Sud, des Etats-Unis, de l'URSS, de l'Angola ou de Cuba. Si le Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de transition en Namibie (GANUPT) fut créé dès 1978, ce n'est qu'avec la fin de la guerre froide en 1989 qu'il put être établi de manière effective afin de superviser et de contrôler le processus d'accession de la Namibie à l'indépendance par l'entre-mise d'élections libres et régulières.
L'ampleur des missions - militaires et civiles - dévolues au GANUPT, envisageant, au terme d'une approche globale et intégrée, tant la pacification du pays que sa restauration politique, allaient placer la Namibie au banc d'essai des opérations de maintien de la paix de la seconde génération dont le GANUPT constitue l'archétype même.
En dépit de certaines difficultés liées à l'application du volet militaire du plan de paix, l'opération s'est soldée par un succès certain. Portée sur les fonts baptismaux par les Nations Unies lors de son indépendance solennellement proclamée le 21 mars 1990, la Namibie tente depuis de panser ses plaies, d'assumer le douloureux legs de l'apartheid et de gérer à profit les acquis de l'opération ganuptienne.

Le présent ouvrage replace le GANUPT au sein du contexte historique, politique et juridique de la question namibienne afin de permettre au lecteur d'apprécier avec justesse les modalités institutionnelles et opérationnelles de l'intervention onusienne dans ce pays d'Afrique australe.