Droit international et nouvelles approches sur le Tiers Monde
Entre répétition et renouveau
L'objet de cet ouvrage collectif - issu d'un colloque organisé à l'Université Paris 1 en juillet 2010 - est de questionner l'existence présente des règles de droit international relatives au tiers-monde au regard de notre nouveau contexte mondialisé, en demandant aux représentants du courant critique anglophone TWAIL (Third World Approaches to International Law) de bien vouloir exposer leurs idées et leurs réflexions en ce domaine pour la toute première fois à un lectorat francophone. Tantôt un mouvement politique engagé, tantôt un corps d'idées et une pensée intellectuelle féconde sur les problématiques du tiers-monde, les points de vue des Nouvelles approches sur le tiers-monde en droit international ont contribué à prolonger et renouveler la réflexion en ce domaine.
Il est certain que la situation n'est pas la même dans les deux mondes francophone et anglophone. En France notamment, les recherches et enseignements juridiques sur le Tiers Monde semblent tout simplement en voie d'abandon quasi-complet au sein des Facultés de droit. Les centres de recherches se sont fermés, les crédits ont été redistribués, les revues se sont éteintes et la matière ne fait plus l'objet d'un enseignement spécialisé. Elle est désormais enseignée, au mieux, comme une sous-discipline du droit international économique, ce qui marginalise totalement sa portée et son intérêt. Face à cette situation, il est nettement temps de réagir pour relancer la réflexion et l'examiner d'un point de vue autonome et critique.
Cet ouvrage s'inscrit dans le Programme Humanisme juridique critique de l'UMR de droit comparé de l'Université Paris 1 (École de droit de la Sorbonne) qui vise à repenser l'essentiel des thématiques contemporaines du droit international en vue de refonder un humanisme juridique critique faisant de l'individu le bénéficiaire ultime du droit international. Ce qui importe aux concepteurs du Programme Humanisme juridique critique est de ne pas céder aux appréciations toutes faites de la pensée ordinaire de la discipline, qui amènent parfois la profession à tenir pour acquis en droit international ce qui ne sont que de simples présupposés. Ainsi en va-t-il des notions juridiques liées au tiers-monde, et ce volume démontre comment le mouvement TWAIL peut permettre de les repenser et de les soumettre à un libre examen.