Droit constitutionnel des États africains
Voici un ouvrage unique qui a fait travailler - dans le cadre d'un plan analytique - 38 auteurs, pour la plupart africains exerçant leur talent en Afrique ou à l'étranger, mais également d'autres nationalités.
Il s'agit d'une somme qui couvre tous les Etats africains puisque y sont étudiés aussi bien les régimes constitutionnels d'Afrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, que ceux d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe, qu'ils soient officiellement francophones, anglophones, arabophones ou lusophones. Certes, l'héritage colonial permet de comprendre une partie des droits constitutionnels africains. Cependant, les diverses contributions révèlent comment chaque Etat afi icain a marqué de son empreinte telle ou telle situation ou institution, notamment en reconnaissant parfois l'héritage d'institutions antérieures à la colonisation ou en en inventant de nouvelles.
Cela dit, la diversité des approches et leur évolution ne sauraient cacher de profondes lignes de continuité entre les espaces et dans le temps. Il résulte en effet de la lecture du Droit constitutionnel des Etats africains un apport africain aux théories du droit constitutionnel. Celui-ci est tellement important que la chose façonnée dans un contexte africain donné a bien peu de rapports avec le mot censé la nommer dans les catégories consacrées en droit constitutionnel « classique ».
C'est un tableau critique et sans concession qui est dressé dans cet imposant ouvrage qui met souvent en lumière le décalage entre les prescriptions juridiques (constitutionnelles et internationales) et la pratique des acteurs. Afin de prendre toute la mesure du phénomène constitutionnel tel que celui-ci se vit de manière plurielle et dynamique en Afrique, les auteurs ont su dépasser l'approche purement positiviste et convoquer l'histoire, la sociologie, la science politique, l'anthropologie et, à l'occasion, la philosophie et les religions.
Cet ouvrage est destiné tant aux chercheurs africains et d'ailleurs qu'à leurs étudiants ainsi qu'aux praticiens et autres usagers du droit constitutionnel.