Les crimes d’honneur et l’universalité des droits de l’Homme
Selon les experts, tous les ans, plus de 100 000 individus, principalement des femmes, sont assassinés ou subissent des violences au nom de l’honneur. Si certaines victimes ont eu un comportement jugé immoral par leur communauté, d’autres ne sont que les victimes de rumeurs malfaisantes ou de vengeance. Ces atteintes à la vie ou à l’intégrité physique et morale des victimes de crimes d’honneur peuvent-elles être tolérées, voire encouragées, par les Etats au nom de la culture ou de la religion ? A travers cette étude de la légalité de la pratique des crimes d’honneur selon le droit international et certains droits internes, c’est la question de l’universalité des droits de l’homme et du relativisme culturel qui est posée.Si, eu égard aux droits de l’Homme concernés, le relativisme culturel est juridiquement irrecevable et politiquement indéfendable, les crimes d’honneur sont cependant encore très répandus. En effet, à l’instar de nombreuses pratiques préjudiciables aux droits de l’Homme, l’effectivité de leur élimination se heurte aux coûts des politiques publiques à mettre en place. Le relativisme culturel fait alors place au relativisme lié au développement.