Chypre

L'UNFICYP (1964-1999)

Lorsqu’ils atterrissent à Chypre, cette île de la Méditerranée orientale où, selon la légende, est née Aphrodite, les milliers de touristes qui débarquent chaque année à l’aéroport international de Larnaca n’ignorent pas la division de l’île : sur les cartes de Chypre qui sont distribuées, une ligne est tracée d’est en ouest, au nord de laquelle il est indiqué « zone occupée ». Nicosie est la dernière capitale divisée d’Europe. À quelques mètres des tavernes touristiques, des barbelés longent l’immense zone tampon où le temps s’est arrêté il y a plus de trente ans. Dans ce secteur interdit, royaume des herbes folles et de la rouille, la vie s’est figée. De part et d’autre, des sentinelles armées veillent sous le regard vigilant des Casques bleus. Dès 1964, l’ONU crée la Force des Nations Unies à Chypre – UNFICYP. La force était alors présentée comme provisoire, dans l’attente d’un règlement pacifique de la situation. Mais les multiples négociations relatives à l’avenir de l’île ont toutes conduit à une impasse. La division de l’île semble s’éterniser. Et depuis plus de trois décennies, les Casques bleus sont présents à Chypre. Leurs drapeaux flottent le long d’un front immobile. Leurs véhicules parcourent l’île pour venir en aide aux populations isolées par la guerre. Loin de représenter une opération de maintien de la paix traditionnelle, l’UNFICYP comporte une grande partie des éléments qui définissent les « opérations de la seconde génération ». Cet ouvrage replace l’UNFICYP dans le contexte historique chypriote et présente les aspects institutionnels, juridiques et financiers de cette opération, la plus longue jamais entreprise par l’ONU. Une partie est notamment consacrée à l’activité quotidienne des Casques bleus qui luttent pour maintenir la paix à Chypre en vue d’abolir les frontières physiques et psychologiques entre les deux communautés de l’île.