Les bombardements serbes sur la vieille ville de Dubrovnik
La protection international des biens culturels
Haut lieu de l'histoire médiévale méditerranéenne, ancienne rivale de Venise, site du patrimoine culturel mondial, la cité de Dubrovnik est devenue, lors de la guerre d'ex-Yougoslavie, l'un des symboles des destructions intentionnelles de biens culturels. Au mépris des règles du droit international humanitaire et en dépit de l'indignation de l'opinion publique internationale, cette ville-musée a été la cible d'attaques répétées de l'Armée Populaire Yougoslave. Une mobilisation considérable d'acteurs nationaux et de la communauté internationale, coordonnée et encadrée par l'Unesco, lui a permis de se relever rapidement de ses cendres.
Comme le Pont de Mostar en Bosnie-Herzégovine, Dubrovnik s'est retrouvée au coeur de luttes identitaires et nationalistes qui en ont fait le témoin de la menace que la barbarie et la volonté de domination font peser sur des héritages culturels séculaires.
Pourtant, l'examen de la responsabilité de Slobodan Milosevic, Miodrag Jokic, Vladimir Kovacevic et Pavle Strugar montre que ces bombardements ne sauraient recevoir la qualification de « génocide culturel » que d'aucuns ont voulu leur prêter.
Largement médiatisée et symbolique, l'histoire récente de Dubrovnik a contribué à impulser une réforme du dispositif normatif international de protection des biens culturels.