La réforme dans / des institutions internationales
Le Groupe de Recherche sur l'Action Multilatérale (GRAM) organise sa journée d'étude annuelle le 15 novembre 2021 à l'auditorium de l'Inalco (65 Rue des Grands Moulins, 75013 Paris)
Journée d'étude disponible sur la chaîne Youtube de l'Inalco
Lors de la première commémoration de la « Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix » qui s’est tenue en avril 2019 au sein de l’Assemblée Générale des Nations Unies, une soixantaine de délégations ont souligné le besoin de réformer les institutions internationales (notamment celles des Nations Unies) pour insuffler une nouvelle dynamique au multilatéralisme, mis à rude épreuve par la multiplication de crises de nature globale (écologique, sanitaire, etc.), la persistance de conflits de longue durée et l’affirmation de dynamiques unilatérales portés par certains États membres, y compris parmi les fondateurs du système multilatéral de l'après-guerre.
Dans ce contexte se pose la question générale de la portée du ou des discours actuels sur la réforme des institutions internationales. De l’antienne de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies aux transformations partielles de la gouvernance des institutions financières internationales, les tentatives et appels à la transformation des organisations internationales sont nombreux. Ce discours n'est pourtant ni récent ni totalement neuf ; il remonte – au moins – à l'établissement de la Société des Nations.
A rebours d’une vision consacrant souvent trop rapidement aussi bien l’ineffectivité que le caractère limité ou inabouti de ces transformations, il importe de (ré)évaluer les réformes qui travaillent ces institutions à l’aune de la diversité des temporalités (incrémentales vs ruptures), des dynamiques d’impulsion (négociations intergouvernementales, impulsions bureaucratiques “internes”, lobbying de parties prenantes et/ou « chocs exogènes ») et des périmètres de la réforme (politique/technique, organisationnel, opérationnel, etc).
Dans la continuité des travaux et axes de recherche développés par le Groupe de Recherche sur l’Action Multilatérale, cette journée d’étude réunit diverses disciplines des sciences sociales (anthropologie, droit, économie, histoire, science politique, sociologie, gestion et management) ainsi que des « praticiens » des institutions internationales (diplomates multilatéraux, agents d’organisations internationales, coalitions et organisations non-gouvernementales) autour des trois axes thématiques et questionnements suivants :
Axe 1 : les temps des réformes
Axe 2 : le changement avec ou sans réforme
Axe 3 : la réforme des institutions internationales est-elle possible ?
Inscription et diffusion
En raison des contraintes sanitaires, la capacité d’accueil maximum de la salle est fixée à 100 personnes. L’accès sera par ailleurs soumis à une inscription préalable.
Pour permettre au plus grand nombre de suivre et participer à cet événement, un dispositif de visioconférence sera mis en place. Afin de vous permettre de suivre et participer à distance à cette journée d’étude, nous vous demandons de bien vouloir vous inscrire via ce lien : http://www.inalco.fr/webform/seac-journee-etude-action-multilaterale
Programme de la journée
9h15 – Accueil des participant.e.s
9h40 – Introduction
Delphine Allès, Professeure de science politique à l’Inalco et membre du Conseil de direction du GRAM
Franck Petiteville, Professeur de science politique à Sciences Po Grenoble et membre du Conseil de direction du GRAM
10h – Axe n°1 : Les temps des réformes
Présidence : Delphine Placidi-Frot, Professeure de science politique à l’Université Paris-Saclay
« Les métamorphoses de la Commission du Danube », Carmen Achimescu, Maître-assistante à la Faculté de droit de l’Université de Bucarest et Ion Galea, Professeur à la Faculté de droit de l’Université de Bucarest.
« La réforme de l’Union Africaine : contribution à une analyse sociologique des mutations du système international africain », Louis Paul Ongono, Doctorant à l’Université de Douala.
« Dépendance pétrolière européenne et redéfinition du rôle international de l’OTAN, 1979-1983 », Manuel Dorion-Soulié, Visiting Scholar à la Faculté d'histoire de l'Université de Cambridge.
« La réforme dans l’urgence : l'exemple du FMI », Lena Chercheneff, Maître de conférences en droit public à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
12h – Pause déjeuner
14h – Axe n°2 : Le changement avec ou sans réforme
Présidence : Delphine Allès, Professeure de science politique à l’Inalco
« L'évolution des méthodes de travail du Conseil de sécurité des Nations Unies. Un cas de 'réforme discrète' ? », Matthieu Ruquet, Doctorant en droit public à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
« Une revitalisation sans réforme : les conséquences de l’implication massive de la Chine dans les instances internationales de normalisation technique depuis 2008 », Juliette Genevaz, Maître de conférences en science politique à l’Université Lyon 3.
« Bureaucratiser pour mieux réformer ? Analyse des comités techniques de réforme des institutions internationales africaines », Eugene Arnaud Yombo Sembe, Postdoctorant à l’Université de Cape Town.
« La réforme des organisations internationales par le modèle des parties prenantes : nouveaux enjeux de contestation transnationale », Auriane Guilbaud, Maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris 8.
16h – Pause
16h20 – Axe n°3 : La réforme des institutions internationales est-elle possible ?
Présidence : Evelyne Lagrange, Professeure de droit public à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« La réforme entre le siège et le terrain : le cas d'ONU Femmes », Marie Saiget, Maîtresse de conférences en science politique à l’Université Lille 2, Simon Tordjman, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Toulouse.
« Ce que peuvent les organisations internationales : le cas de l’OIT », Sandrine Kott, Professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Genève et Professeure invitée à la New York University.
« L’UNESCO : comment transformer sans rien changer », Véra El Khoury Lacoeuilhe, Ministre, Délégation Permanente de Sainte Lucie auprès de l’UNESCO et Vice-Présidente, Conseil exécutif de l’UNESCO.
17h40 – Remarques conclusives
Frédéric Ramel, Professeur de science politique à Sciences Po (et coordinateur du GRAM).
Sur la chaîne Youtube de l'Inalco